Enseignement provincial : ouverture d’une nouvelle option en « Programmation et technologies du digital »


19 avril 2023

Véritable exclusivité belge, cette nouvelle option, qui sera disponible dès la rentrée 2023 dans l’enseignement secondaire provinciale, vient concrétiser le souhait du Collège provincial de préparer les générations à venir à un monde digital en constante évolution !

La Génération Z est effectivement née avec le digital entre les mains et jusqu’à présent, elle pouvait s’approprier ce monde numérique de manière intuitive. Désormais, elle va aussi pouvoir l'apprendre à l'école et ce dès le secondaire. En effet, quatre établissements brabançons, dont l'IPET de Nivelles, vont participer à ce projet développé en collaboration avec l’UCLouvain et le professeur Axel Legay. L'enseignement provincial se raccroche donc au train de la révolution numérique en adaptant ses programmes.

« Un projet de longue haleine »

Il est parfois difficile de s’extraire des carcans imposés par l’enseignement traditionnel. Ce que regrette notamment Tanguy Stuckens, Président du Collège provincial : « Nous savons que les programmes scolaires sont assez classiques, assez identiques d’une année à l’autre et, parfois, les mêmes qu’il y a une vingtaine ou une trentaine d’années. Aujourd’hui, il est nécessaire de s’adapter et c’est donc une nouveauté et même une exclusivité dont nous sommes très fiers. »

Difficile de contredire ce constat dans une époque où la création d’un ChatGP, par exemple, a bouleversé pas mal de choses, à commencer par notre relation aux intelligences artificielles ! Fort heureusement, c’est en réponse aux besoins créés par de telles technologies que la jeune province dévoile aujourd'hui cette nouvelle option, comme a pu nous le confier M. Stuckens : « C’est bien sûr un projet de longue haleine. Il y a évidemment cette option-ci mais également d’autres options qui ont déjà vues le jour l’année dernière ou qui verront le jour l’année prochaine. Chaque année, nous venons avec un certain nombre de nouveautés. Ce qui est, en tout cas, une grande fierté c’est de voir que notre enseignement provincial s’adapte aux technologies de demain, il s’adapte aux métiers d’avenirs, il s’adapte aussi à des métiers en pénurie mais surtout il permet à des jeunes de se mettre en apprentissage par rapport à des nouvelles technologies. »

Le Brabant wallon, terre prospère pour le numérique

S’il s’agit bien d’une première en Belgique, ce n'est pas pour autant un hasard si c’est dans l’enseignement provincial brabançon que cette option voit le jour. L'option "Programmation et technologies du digital" confirme la cohérence de l'écosystème digital déjà bien présent en Brabant wallon, où 40% des start-up numériques de Wallonie sont implantées.

La jeune province se positionne donc à l'avant-garde de l'enseignement en développant des options adaptées aux défis du monde digital, comme s’en félicite Mathieu Michel, Secrétaire d’État à la Digitalisation, à notre micro : « Nous rendons compte que les défis du digital, en réalité, ils se trouvent partout. Et au cœur de ce défi, je pense que l’enseignement est une pièce maîtresse. Nous devons donc, de plus en plus, envisager l’enseignement de façon beaucoup plus innovante, de façon beaucoup plus disruptive. Et c’est ce qu’a bien compris la Province du Brabant wallon en développant ces filières ! Des filières spécialisées pour former les jeunes générations non seulement à embrasser des carrières dans le digital, en intelligence artificielle, en cybersécurité, mais dans le même temps avec un aspect beaucoup plus philosophique pour préparer cette citoyenneté digitale. On peut en effet s’interroger sur ce que c’est d’être un citoyen confronté à l’ensemble de ces thématiques à notre époque. Ici, nous avons donc une espèce d’éprouvette de ce que pourrait devenir l’enseignement de demain. Je suis donc très fier de pouvoir assisté à l’émergence de cette nouvelle forme d’apprentissage. »

Le Secrétaire d’État qui espère aussi voir cette esprit d’initiative se prolonger au sein de l’enseignement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En comparaison avec nos voisins européens, il est vrai que la Belgique éprouve des difficultés à diplômer des profils TIC (NDRL : technologies de l’information et de la communication) ! La résolution de ce problème passe donc par la nécessité de stimuler l’enseignement, en allant plus loin et plus vite comme le souligne Mathieu Michel.

Il n’en reste pas moins qu’à l'issue de cette nouvelle formation, les futurs codeurs (et codeuses ! – même si l’on constate que les classes orientées vers ce type d’étude se composent encore à 90% de garçons –) devront avoir acquis un bagage suffisant pour suivre ce type de filière dans l'enseignement supérieur.

Alexandre Déom

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