Genappe : à 22 ans seulement, il gère la boucherie familiale


16 avril 2021

Devenir indépendant et exercer le métier de ses rêves aussi jeune n’est pas donné à tout le monde. Pourtant, lui, il l’a fait : Louis Simon, un jeune Genappien de 22 ans, s’est lancé dans le grand bain fin mars en ouvrant sa boucherie – La Boucherie de la Ferme Simon – où il garantit des produits 100% bio.

Bien qu’il ne s’y destinait pas, le jeune homme est un véritable passionné d’agriculture : « À la base, je ne suis pas issu d’une famille qui travaillait dans le milieu agricole. Par contre, cela m’a toujours attiré, tant les animaux que l’agriculture, et c’est très vite devenu une évidence pour moi. Tout a débuté vers mes huit ans, j’ai commencé avec 4 poules et 2 lapins. À partir de là, je n’ai fait qu’agrandir le cheptel jusqu’à posséder notre ferme. »

Des difficultés au démarrage

Pourtant les débuts ne furent pas de tout repos nous confie le jeune Genappien : « Il y avait une certaine forme d’anxiété au moment de me lancer car j’avais conscience, avec mon âge, que ça allait être difficile d’obtenir un prêt auprès des banques. Heureusement pour moi, le fait d’être associé avec mon papa a facilité les discussions et nous avons pu trouver un accord avec notre banque. »

Et lorsqu’on lui demande si ouvrir son commerce en ces temps de Covid ne constituait pas une autre crainte ou un frein au lancement, l’intéressé nous répond : « En octobre dernier, tous les commerces refermaient mais je faisais déjà des colis de viande à ce moment-là. Je louais un atelier où je pouvais déjà travailler et délivrer les produits à ma clientèle. Tous les colis partaient en une demi-journée, ça m’a donc déstressé et surtout ça a confirmé ma volonté d’ouvrir maintenant. Il était d’ailleurs temps car j’ai eu plus de dépenses que prévu… Sachant que j’allais travailler seul, ou du moins avec un personnel réduit, j’ai investi dans du matériel supplémentaire et de qualité afin d’avoir un gain de temps une fois la boucherie ouverte. »

L’importance de bien s’entourer

Notre jeune boucher insiste, cette passion il ne la vit pas seul, il la partage avec sa famille : « Il y a cinq ans, avec mes parents, nous avons pu racheter des terrains à un voisin agriculteur qui partait s’installer en France. À partir de ce moment, nous avons commencé à agrandir notre cheptel. Mais je voulais plus que simplement produire. C’est pour cela que, en parallèle avec mes études en agriculture, j’ai commencé à suivre une formation de boucherie en cours du soir. J’avais la volonté de faire de la vente directe afin de contrôler l’ensemble du processus, depuis la naissance des animaux jusqu’à la vente en boucherie. On contrôle même leur alimentation puisque nous produisons nous-mêmes le fourrage et les céréales. En somme, nous voulions travailler en circuit court. La ferme et la boucherie sont associées, mon père en détient une moitié des parts et moi l’autre. Côté boucherie, je suis aidé par mon frère et ma copine pour la vente. Tout le monde met littéralement la main à la pâte. Tout ce que nous vendons est fait de manière artisanale, jusqu’à nos mayonnaises qui sont réalisées par ma grand-mère. »

Et même si le lancement de sa boucherie est un succès, le jeune homme reste lucide et garde les pieds sur terre : « Je n’ai que 22 ans. C’est évidemment impossible d’avoir la même expérience qu’un boucher qui a une carrière de 30 ans derrière lui. J’en apprends encore tous les jours, aux côtés du boucher qui m’a supervisé lors de mon stage de formation et qui a décidé de me suivre dans cette aventure. Et puis les clients me le rendent bien, ils sont très compréhensifs. C’est d’ailleurs ce que je trouve valorisant dans notre manière de fonctionner à La boucherie de la Ferme Simon : nous pouvons montrer que nous aimons ce que nous faisons. »

Fier d’exercer le métier qu’il aime, Louis Simon n’est qu’au début de son rêve !

Alexandre Déom

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